Coisas de uma língua antiga

Seigneur, j'ai trop aimé les livres et j'en meurs:
Il eût été plus doux de chercher votre droite;
Si la route qui mène à Vous demeure étroite,
Votre Ombre sans contours y suit le voyageur.

Sur mon chemin que de reflets, que de rumeurs!
Que de miroirs brisés dont chaque éclat miroite!
L'âme des livres morts évente mon front moite
Comme un silencieux oiseau que me fait peur!

Je sais jusqu'où l'orgueil, le savoir, la luxure
Ont entraîné ceux-là, dont l'âme n'est pas sûre...
Le néant qu'ils ont vu, je l'entrevois ce soir.

Les livres m'ont fait mal, Seigneur, mais votre flamme
Peut toujours, corrodant et torturant mon âme,
Combattre par l'amour le poison de savoir!...

Elisabeth Sandy, cerca de 1929 (?)